Saint-Aubin au XXème siècle
- la Première Guerre Mondiale (1914 -1918)
- la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945)
- la 2nde moitié du XXème siècle
- Saint-Aubin-lès-Elbeuf à l'horizon 2010-2015
La Première guerre mondiale
L'agglomération elbeuvienne a connu elativement peu de dommages de guerre durant la première guerre mondiale.
En novembre 2018, à l'occasion de la commémoration de l'armistice, une exposition présentant les portraits de Saint-Aubinois tombés au front a été réalisée. Vous pouvez visionner les portraits de ces Saint-Aubinois en cliquant sur ce lien : Portraits de poilus Saint-Aubinois.
L'industrie textile se maintient grâce aux fortes commandes militaires mais le secteur est en déclin sous l'effet de la concurrence étrangère. (Lien vers le passé industriel de Saint-Aubin.)
6 sœurs militaires britanniques (dont Sister Judson) ont été accueillies par les sœurs de la Communauté du Sacré Cœur de 1914 à 1918. Les soldats belges, qui étaient envoyés en convalescence au couvent, étaient logés dans les locaux de l'Ecole Ménagère qui jouxtait la grande chapelle.
Ci-contre, les établissements Lecerf, spécialisés dans le Drap
La Seconde guerre mondiale
La destruction des ponts
La guerre qui, depuis l'été 1939 sommeillait se réveilla soudain le 10 mai 1940. On vit bientôt défiler sur la route de Tourville les voitures des habitants des pays envahis : tous ces gens essayaient de traverser la Seine avant que les ponts ne soient détruits. L'exode des Saint-Aubinois débuta et nombreux sont ceux qui abandonnèrent derrière eux leur maison. Dans la nuit du 8 au 9 juin 1940, les ponts minés sautèrent dans un fracas épouvantable. Les premiers allemands étaient arrivés à Saint-Aubin. Ce fut le début d'une occupation qui dura 4 ans avec son train de réquisition et de dénonciations.
Une passerelle fut livrée aux piétons en février 1941, passerelle qui fut détruite en 1944. Des barques, des péniches prirent alors le relais pour transporter piétons chars et véhicules lourds, et même un pont de bateaux en hiver 1944.
Saint-Aubin comme toutes les villes occupées devint une cible pour l'aviation alliée avec la gare, la voie ferrée, les ponts et les batteries de DCA pour cibles. Pendant ce temps, les Résistants harcelaient l'ennemi par ses sabotages et destructions multiples.
Le débarquement
A partir du 7 mai 1944, les raids aériens se firent de plus en plus nombreux et les deux rives de la Seine subirent de graves dommages. Le 6 juin, le débarquement allié tant attendu devint une réalité. Vers la mi-août, les canons alliés se distinguèrent plus nettement. Saint-Aubin devint l'enjeu d'un duel d'artillerie opposant les 2 armées. Pendant 3 jours, plusieurs milliers d'obus s'écrasèrent sur la ville dont les habitants se terrent. Les allemands battirent en retraite. Leur bac mis hors d'état par un Saint-Aubinois exécuté à la suite de cet acte, Arsène Guerbette, ne pouvait plus traverser la Seine. Le 25 août, les américains, venus de Louviers par chars, délogèrent l'ennemi d'Elbeuf.
La Libération
Le 28, une division canadienne commence à franchir la Seine. Bientôt, des ponts bailey s'établissent et l'armée traverse le fleuve. Saint-Aubin a beaucoup souffert des tirs ennemis et alliés.
Lors de la guerre 1939-1945, la commune se trouva prise au piège après la destruction des ponts. Elle fut coupée de son chef-lieu de canton et de la rive gauche du fleuve, une rive qu'il fallait gagner pour aller travailler ou glaner de précieuses denrées alimentaires. Des embarcations furent mises en service en différents points du fleuve et les traversées s'effectuèrent en grande peur. Le 18 août 1944, plusieurs barques furent englouties avec leurs passagers.
Dès leur arrivée, les canadiens et les Anglais établissent des ponts, à usage militaire d'abord, puis, qui seront livrés à l'usage civil. Le pont d'Elbeuf sera remis en circulation fin juillet 1945.
La guerre 1939-1945 fit 40 victimes civiles et 58 maisons furent détruites. 3 résistants et FFI furent tués, Sur les 15 personnes déportées, 9 ne rentrèrent pas. Dès octobre 1940, un groupe de résistance est créé par Robert Lesien. Deux anglais furent cachés de 1940 à 1942. Ils furent arrêtés lors de leur transfert en zone libre. Les sabotages et les transports d'armes se multiplient en 1942 mais une trahison amène une nouvelle vague d'arrestations. La résistance locale redéploya une forte activité après le 6 juin 1944 et ce jusqu'à la libération (les FFI participèrent à la libération de la région elbeuvienne).
La seconde moitié du XXème siècle
En novembre 1953, le pont suspendu Guynemer (152m de long) est ouvert à la circulation et inauguré le 6 décembre 1953.
L'ancien pont de fer est remplacé par le Pont Jean Jaurès, inauguré en février 1964 et qui appartient, moitié à Saint-Aubin, moitié à Elbeuf.
Du moyen-âge au XIXe siècle, les ressources de la population venaient principalement de l'agriculture, de la pêche et du commerce. L'industrie textile très florissante à la fin du XIX siècle et dans le premier tiers du XXème fut la cause d'un accroissement rapide de la population, une progression accélérée lorsque le textile passa le relais à des activités telles que la chimie (Rhône Poulenc en 1946) et la mécanique (Renault en 1958). La population passe ainsi de 3912 en 1921 à 5321 en 1954 et 8897 en 1975. 39 usines fermèrent leurs portes à Elbeuf entre 1952 et 1975, marquant la disparition du drap d'Elbeuf.
Saint-Aubin-lès-Elbeuf à l'horizon 2010-2015
L'activité économique reste fortement présente à Saint-Aubin : on y trouve tous types de commerces et de services ainsi que des parcs d'activités.
Aujourd'hui, la ville de Saint-Aubin-lès-Elbeuf se tourne vers l'avenir et pose les bases d'un nouvel urbanisme. La municipalité s'est ainsi engagée dans une maîtrise des sols afin de renforcer l'équilibre entre les zones d'habitat, la vie économique, l'environnement et les équipements publics. Les axes de réflexion portent sur le centre ville, les entrées de ville, les berges de la Seine et la création d'îlots urbains à partir de secteurs industriels délaissés tels "Les Foudriots", le quartier de la Mairie, le 25 rue de la République et le 27 rue du Maréchal Leclerc, les friches industrielles "D1", rue Gantois, et "ABX", rue de la Marne.
- Sources - Bibliographie
- SAINT-AUBIN JOUXTE-BOULLENG - H SAINT DENIS - 1888 (Recherches sur l'Age de Pierre à Saint-Aubin par M. J. Drouet)
- Y. FACHE – Histoire des ponts de Rouen et de sa région – Edition Bertout (1985) (photographies des ponts extraites de cet ouvrage)
- C-P. COUTURE – En Seine-Maritime, de 1939 à 1945 – Ministère de l'Education Nationale/Académie de Rouen (éd. 1986) - En savoir plus :
- L'étude urbaine
- L'Espace des Foudriots