Des Réserves Naturelles à la Trame Verte et Bleue Pourquoi une trame verte et bleue ? |
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Des parcs et des
réserves Au début du XXème siècle, les premiers traités internationaux pour la protection de l’environnement visaient la sauvegarde d’une ou plusieurs espèces. La protection de la nature, comprenant aussi bien la préservation d’espèces que d’espaces remarquables, est devenue dans la seconde moitié du XXème siècle l’un des piliers du droit international et national de l’environnement. De parcs nationaux en réserves naturelles, d’habitats préservés en aires marines protégées, le droit national et le droit international ont créé un ensemble de sites protégés. |
Bouquetin du Parc national du Mercantour |
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Cette politique des espaces protégés s'est schématiquement traduite par la création d' "îlots" de nature au milieu d’un "océan" de territoires qui se sont progressivement artificialisés jusqu’à devenir hostiles à la flore et à la faune sauvages. |
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Dans les années 80 : apparition Dans les années 80, est apparu le concept de biodiversité et dans le même temps la prise de conscience des menaces qui pèsent sur elle et par conséquent sur l'homme. Les dispositifs de protection d’espèces et d’espaces remarquables mis en place s'avèrent alors insuffisants : les limites en sont notamment la surface restreinte des "îlots" protégés (et donc la proportion restreinte des espèces et habitats qui y est conservée)
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La biodiversité ordinaire : clé de voute de la vie |
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* La biodiversité désigne la vie dans sa plus petite expression (invertébrés, plancton), voire dans ses formes invisibles (virus, bactéries), comme dans son immensité (océan, forêt tropicale). La biodiversité comprend toutes les formes du vivant ainsi que les interactions existant entre elles. Elle rassemble la diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes. L’Homme fait également partie de cette biodiversité. |
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Aujourd'hui, la biodiversité décline Aujourd'hui, la perte de la biodiversité est une réalité scientifique inquiétante et une crise écologique sans précédent. La vitesse de disparition des espèces est de 100 à 1000 fois supérieure au rythme de l’extinction naturelle. En France, 1 espèce d’oiseaux sur 4, 1 espèce d’amphibiens et de reptiles sur 5,1 espèce de mammifères sur 10 sont menacées de disparaître de la métropole (source liste rouge* de l’UICN). Derrière ces chiffres, se sont le fonctionnement des écosystèmes et des services qu’ils nous rendent, qui sont menacés et qui remettent en question, à terme, nos activités et modes de vie. |
Brochet : Esox lucius classé espèce vulnérable en France |
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Les interactions entre espèces qui permettent à un écosystème de fonctionner concernent toutes les espèces végétales et animales et pas seulement les plus rares et les plus emblématiques, d’où un intérêt nouveau pour la biodiversité qualifiée d’ordinaire. |
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Le déclin de la biodiversité menace L'évaluation des écosystèmes pour le millénaire a montré que 60 % des services vitaux fournis à l’homme par les écosystèmes sont en déclin. Plus de 40% de l’économie mondiale en dépendent pourtant directement, de même que la subsistance quotidienne d’une grande partie de l’humanité. Les conséquences du déclin du nombre d’espèces, de la réduction d’insectes pollinisateurs ou de la mauvaise gestion de l’eau douce auront demain un prix supérieur à celui de leur protection aujourd’hui. Au delà de certains seuils de dégradation, les écosystèmes ne sont alors plus capables de fonctionner normalement, et les services qu’ils rendaient à la société sont perdus parfois de manière irréversible. |
L'effondrement de la population des abeilles |
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La conservation de la biodiversité ne peut ainsi plus se réduire à la protection d’espèces sauvages et de milieux naturels dans des aires protégées. Elle doit sauvegarder les grands écosystèmes de la planète, appréhendés comme la base et le support de notre développement, et préserver leur capacité à fournir les services écologiques dont nous dépendons. |
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Pourquoi la biodiversité Pour se maintenir et se développer, tous les êtres vivants ont besoin de pouvoir échanger et donc de circuler. Longtemps, l’homme et les espèces sauvages ont partagé les axes privilégiés de déplacement que sont les grandes vallées, les cours d’eau et leurs abords… Depuis quelques décennies, l’intensité et l’étendue des activités humaines (urbanisation, construction d’infrastructures, intensification de l’agriculture) a modifié cet équilibre et contraint, voire empêche, de nos jours les possibilités de communication et d’échange pour la faune et flore sauvages (on parle alors de fragmentation du territoire). Sans pouvoir assurer ces échanges vitaux, les espèces sauvages sont alors menacées d’isolement, voire de disparition. |
Des fleuves et des routes pour circuler |
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En d’autres termes, il ne suffit plus aujourd’hui pour maintenir la biodiversité de créer des îlots de nature protégés en supposant que des échanges s’organiseront de manière naturelle entre ces aires protégées. Il est indispensable d’identifier et de rétablir une infrastructure naturelle fonctionnelle pour connecter ces cœurs de nature sur notre territoire. Cette infrastructure naturelle, c’est la trame verte et bleue. |
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Les raisons de l'effondrement de la biodiversité |
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La dégradation et la destructions des milieux naturels Les changements d'occupation du sol causés par l’homme, notamment depuis une cinquantaine d’années ont entraîné une raréfaction sans précédent de certains types de milieux naturels et semi-naturels : |
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Un des enjeux de la trame verte et bleue sera de favoriser le maintien et le développement d’une activité agricole organisée et attentive au maintien notamment des prairies naturelles, des bocages, des mares et des zones humides. |
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Une augmentation des surfaces artificialisées |
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En France, suivant la progression démographique, les surfaces urbanisées et artificialisées ont doublé depuis 1945, atteignant 9% du territoire. L’extension des surfaces artificialisées peut être localement beaucoup plus forte, pouvant atteindre 500% dans certaines communes péri urbaines. Le phénomène d’étalement urbain peu dense et très consommateur d’espace (tissu urbain discontinu, zones industrielles et commerciales…) se fait au détriment d’espaces naturels et agricoles, ce qui constitue une atteinte à nos futures capacités de production agricole, et contribue au grignotage, au morcellement et à la dégradation de la qualité paysagère et écologique des espaces ruraux. |
En France, le développement des maisons individuelles a consommé de l'ordre de 500 000 hectares d’espaces naturels de 1992 à 2008. Ce sont pour l’essentiel des terres agricoles. |
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Les surfaces artificialisées comprennent les zones urbanisées, industrielles et commerciales, les réseaux de communication, les mines, les décharges, les chantiers, les espaces verts urbains, et les équipements sportifs et de loisirs. Ces surfaces peuvent parfois contenir des espaces présentant un intérêt pour la biodiversité (dépendances vertes des infrastructures…). |
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Un développement des infrastructures qui fragmentent tous types de milieux |
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La spécialisation des territoires, le développement des échanges commerciaux et le développement urbain s’accompagnent d’une intensification des niveaux de trafic et conduisent souvent à l’élargissement des voies de communication existantes et à la construction de nouveaux tronçons routiers ou ferroviaires. L’augmentation du trafic et la densification du réseau de transport contribuent au morcellement de tous les espaces, et en particulier des espaces naturels et semi-naturels. Les espaces agricoles, semi-naturels et naturels subissent les conséquences négatives de cette artificialisation des espaces qui rend plus vulnérable les habitats et les espèces situés à proximité. |
La fragmentation due aux infrastructures de transports. |
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Par exemple, la fragmentation liée aux infrastructures terrestres de transport entraîne la mortalité de nombreux animaux : petits et grands mammifères (hérissons, chevreuils, cerfs…), batraciens (grenouilles, crapauds…), insectes (papillons, libellules…), oiseaux (chouette effraie…). L’un des enjeux de la trame verte est de diminuer cette fragmentation en maintenant et en rétablissant des continuités entre les habitats. Ainsi, pour que la trame verte et bleue soit efficace, il s’agira de remailler écologiquement le territoire pour rendre leur fonctionnalité aux habitats. |
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Le réchauffement climatique |
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La destruction et la fragmentation des habitats naturels se traduisent aussi bien par la diminution des surfaces utilisables par une espèce ou groupe d'espèces que par l’augmentation des distances qui séparent les habitats naturels les uns des autres. C’est l’une des principales causes d’érosion de la biodiversité. Si l’on accepte l’hypothèse que le réchauffement climatique imposera aux espèces animales et végétales des déplacements pour survivre, avec une évolution de leurs aires de répartition, la combinaison des deux phénomènes, fragmentation et modification du climat, pourrait accélérer de façon spectaculaire l’érosion de la biodiversité. |
Une banquise qui fond plus vite que prévu |
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La TVB pour freiner la perte de la biodiversité ! |
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La trame verte et bleue a donc pour premier objectif de freiner la perte de biodiversité, c’est-à-dire d’effacer la menace d’extinction qui pèse sur de nombreuses espèces actuellement trop isolées pour survivre sur le long terme. Maintenir une trame verte et bleue fonctionnelle permet aux espèces de:
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Fauchage tardif |
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Il faut donc commencer par renforcer le tissu vivant du territoire en rétablissant, à l’image du système sanguin pour le corps humain, des flux entre des organes vitaux – les zones de plus haute valeur écologique – de façon à ce que vive tout l’organisme – c'est-à-dire le tissu vivant du territoire. C’est le but de la trame verte et bleue nationale. Rétablir des flux consiste à rétablir des continuités ou des proximités qui permettent aux espèces de circuler et d’interagir. Pour cela, l’espace rural, les cours d’eau, les zones urbaines doivent redevenir des espaces de vie pour la nature. Et les grands organes que constituent les montagnes, les fleuves, les grandes zones herbagères et forestières, le littoral sauvage doivent être préservés de la fragmentation et même restaurés. |
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Comment : En intégrant la nature dans notre fonctionnement Ceci suppose de s’intéresser à l’ensemble des habitats et des espèces, même les plus ordinaires. Cela implique d’harmoniser la préservation des réserves naturelles avec les zones exploitées par l’homme, dans une gestion variée du territoire. Dans une telle conception, l’homme n’est pas extérieur à la nature, il en fait partie, il est membre actif d’une nature à laquelle il peut faire du bien, s’il se conduit de manière avisée, s’il en fait bon usage. C’est l’idée même de développement durable. |
L'harmonie avec le paysage : église semi troglodyte |
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il ne s’agit pas d’étendre la logique de production à l’environnement, mais au contraire de comprendre que nos activités économiques sont incluses dans notre environnement naturel. |
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A tous les niveaux Cette trame verte et bleue nationale, cohérente à l’échelle du pays et même du territoire européen, se décline et se définit plus précisément localement par un pilotage coordonné entre l’État et la Région, avant appropriation par les collectivités territoriales au travers des documents d’urbanisme. Ainsi, identifier, comprendre et inscrire le fonctionnement du réseau écologique d’un territoire dans la politique et les documents d’aménagement et de planification, permettra de :
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Cœur de nature en Haute Normandie |
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L’objectif primordial de la TVB doit être de prévenir les dégradations irréversibles des écosystèmes. L’arrêt de ces dégradations est en effet indispensable à la conservation des capacités d’adaptation de la biodiversité, capacités dont dépendent les conditions de vie des générations futures. Elle doit avant tout s’attacher à la conservation des habitats estimés non "restaurables" dans l’état actuel des connaissances, de leurs fonctionnalités et de leurs biotopes, pour lesquels les pratiques actuelles persistent à provoquer la dégradation. C’est toute l’immensité de la biodiversité des habitats spécialisés qui est concernée, et leurs fonctionnalités irremplaçables, des pelouses calcaires aux prairies tourbeuses. |
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- - - Informations / Conseils : Patrick Cornette / Ville de Saint-Aubin-lès-Elbeuf - - - Conception / Mise à jour : Ville de Saint-Aubin-lès-Elbeuf - - -