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Saint-Aubin, de l'Antiquité au Moyen-Age

- L'époque gallo-romaine (de -58 à 476) 
- Le Moyen-Age (de 476 à 1483)

L'époque gallo-romaine

 La position de Saint-Aubin, au fond d'un des méandres les plus accentués de la Seine, séparé par le fleuve de l'antique voie de Rotomagus (Rouen) et d'Uggate (Caudebec-lès-Elbeuf), ne permet guère de lui assigner quelque importance pendant la période gallo-romaine. 


On y a trouvé plusieurs monnaies mais aucun vestige de constructions de cette époque n'a été découvert. On peut cependant supposer que, voisine d'Uggate, notre localité a pu avoir pour tout premiers occupants quelques pauvres pêcheurs qui allaient vendre leur poisson aux habitants de cette station romaine alors bien peuplée et relativement riche. Il est à croire que notre presqu'île était habitée aux premiers temps du christianisme par une colonie de saxons. On peut considérer que le christianisme se répandit dans la presqu'île vers la seconde moitié du IIIème siècle.


 

Le Moyen-âge (476 - 1483)

Naissance de Saint-Aubin

Au départ des envahisseurs romains, aux premiers temps de la période mérovingienne, la colonie qui s'était fixée sur le territoire formant actuellement la commune de Saint-Aubin, donna naissance à un village. Notre commune était, à cette époque, un lieu où l'on passait la Seine. Il y a avait donc certainement des écuries et quelques auberges pour les marchands, les voyageurs et les mariniers. On peut dire que la Seine a été à l'origine de la création de notre cité.

Au moyen âge, il existait plusieurs familles du nom de Postel (de apostolus, apôtre) dont les descendants se sont perpétués dans la contrée.

Le premier oratoire chrétien n'y fut fondé que dans la deuxième moitié du VIème siècle, sous l'invocation de Saint-Aubin, évêque d'Angers, mort en l'année 550.

Les invasions barbares

Vers l'an 820, des hommes redoutables venus des pays de la Baltique et de la Mer du Nord, les Vikings, apparurent dans l'estuaire de la Seine. Après avoir dévasté Rouen, ils s'installèrent à demeure dans l'île d'Oissel en 858 et notre presqu'île comme toutes les campagnes de la Vallée de la Seine, fut saccagée.

La tranquilité ne revint que lorsque Rollon fut devenu Duc de Normandie.

La féodalité 
La fondation du prieuré de Saint-Gilles, situé à quelques pas de l'église de Saint-Aubin, entre la rue du Gal et la Seine, et dont on voit encore plusieurs constructions. Il est probable que quelque puissant seigneur de notre contrée, pris d'enthousiasme pour le culte de Saint-Gilles, ait fondé en ses terres un prieuré pour en faire ensuite don à l'abbaye de Saint-Ouen de Rouen. Celle-ci paraît avoir eu la possession vers 1126 du prieuré Saint-Gilles, à Saint-Aubin-jouxte-Boulleng. Le prieuré Saint Gilles fut doté de plusieurs terres et seigneuries par ses fondateurs. Un de ses plus considérables droits était le droit de foire et franc marché, le 1er jour de septembre.

La foire Saint-Gilles
Tous les ans, le jour de la fête de la Saint-Leu et de Saint-Gilles (1er et 2 septembre), se tenait à Saint Aubin une foire qui avait pour principal but la vente de moutons et de laine. Elle fut créée vers 1135 par le compte Galeran. Il s'y rendait beaucoup de monde des pays d'alentours, tant à cause de la foire elle-même qu'à cause de la fête des patrons du prieuré, célébrée avec la plus grande pompe par les religieux de Saint-Ouen dont dépendait le prieuré ; l'office divin y durait deux jours. Pour s'y rendre, il fallait traverser la Seine au moyen de barques de transport. Plus d'une fois, ces frêles embarcations surchargées disparurent dans les gouffres du fleuve. Puis, le seigneur d'Elbeuf établit sur son propre domaine le jour de la Saint-Gilles, une foire qui attira un grand nombre de marchands et d'acheteurs venant des plateaux du Neubourg et du Roumois. Jaloux de cette concurrence, les moines de Saint-Ouen augmentèrent la splendeur de l'office sacré et la foule continua à se porter dans la presqu'île. Cependant, le comte de Meulan (Elbeuf) contraint avec violence les marchands qui se rendaient à Saint-Aubin à venir étaler leurs marchandises à Elbeuf. Malgré les recours des religieux, la foire Saint-Gilles échappa à Saint-Aubin.


Vie quotidienne
De nombreux actes témoignent de la vie quotidienne des habitants de notre commune au Moyen Age : actes de ventes des biens, baux, cultures développée, achats de denrées, procès, impôts, noms des familles, actes de mariages, de baptêmes et de décès, aveux, description des fiefs, etc. Nous en retiendrons que notre commune comptait 45 chefs de famille dans les années 1220.


La guerre de cent ans
A l'époque de la guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre (1337-1451), les populations normandes furent très touchées. Au milieu du XIIIème siècle, Saint-Aubin comptait 65 paroissiens (les paroissiens étant les chefs de famille), au commencement du XlVème, il n'y en avait plus que 30, et en 1436, leur nombre fut réduit à 26 soit 130 habitants.
En 1431, au nombre des juges de Jeanne d'Arc figurait un descendant des anciens seigneurs de Saint-Aubin, Richard de Grouchet, chanoine de l'église de La Saussaye. Il semble qu'il n'ait pas fait preuve d'un grand courage mais il fut compté parmi les juges qui répondirent le moins aux passions anglaises. Il parut honorablement comme témoin dans le procès de réhabilitation (1450-1456).
La vigne était cultivée à Saint-Aubin au XVème siècle : on a en effet retrouvé des actes de vente en 1446.
Pendant la guerre, le prieuré Saint-Gilles était tombé en ruines. Une école semble avoir existé à cette époque dans notre paroisse. Le plus ancien fondateur de prières dans l'église de Saint-Aubin fut Jean Leblanc, en 1483. A cette époque, les registres paroissiaux mentionnent une population de 350 habitants. En un tiers de siècle, la population avait donc triplé. 

  • Sources - Bibliographie
    - SAINT-AUBIN JOUXTE-BOULLENG - H SAINT DENIS - 1888


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