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Saint-Aubin à l'âge de pierre

On retrouve à Saint-Aubin les vestiges de l'occupation par l'homme à une époque extrêmement reculée.

On divise généralement l'âge de pierre en deux périodes : 
- la période paléolithique (première période de la préhistoire allant de 500 000 à 9 000 av.JC. C'est l'âge de la pierre taillée) 
- la période mésolithique et néolithique (de –9000 à –3000, c'est l'âge de la pierre polie).

Le Paléolithique
La formation de la presqu'île
Saint-Aubin est situé sur un fond de craie blanche qui encaisse la rive droite de la Seine dans sa partie haute et dont le plan incliné vient se confondre au niveau intérieur même du fleuve, en face des rochers d'Orival. Les inondations successives ont déposé des couches épaisses de sable et de graviers siliceux dans lesquels on rencontre des masses de craie et de silex. Les vallées se sont ensuite formées. Le travail d'érosion des fleuves a nivelé les pentes. 

A l'âge de pierre, le cours de la Seine, de Paris au Havre était de 227 km. Il atteint aujourd'hui 365 km. La presqu'île de Saint-Aubin a été formée par les inondations successives qui ont amassé les débris crétacés et siliceux des collines qui encaissent le bassin de la Seine, et le fleuve qui y a déposé les limons lentement arrachés à ses rives. La craie sur laquelle repose Saint-Aubin étant fort perméable et recouverte par des sables très spongieux, il arrive fréquemment que la roche, minée par les eaux s'effondre en produisant de larges entonnoirs où s'engouffrent les sables de la surface, ce qui produit ces failles que l'on observe dans la coupe des roches. Ce phénomène se remarque surtout dans la partie haute de la commune parce qu'à cette altitude, la roche est plus tendre et plus perméable.


L'installation de l'homme
De tout temps, La Vallée de la Seine a représenté un site favorable pour l'installation de l'homme avec ses larges vallées, ses méandres, ses plateaux sédimentaires et ses terrasses alluvionnaires recouvertes de grandes forêts. A Saint-Aubin, l'occupation humaine est présente dès le paléolithique. Deux facteurs ont favorisé cette installation : la présence de l'eau, près de laquelle les troupeaux se réunissaient favorisant ainsi la chasse, et l'abondance de la craie à silex qui fournissait la matière première pour la fabrication d'outils de pierre taillée.
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Le nombre de pierres taillées rencontrées dans le sol de Saint-Aubin laisserait supposer une certaine importance dans le chiffre de la population, ou bien, plutôt, une longue succession de générations sur le même terrain. 

A cette époque, le climat varie, les températures tropicales alternent avec le froid des glaciations. L'homme est chasseur, pêcheur, cueilleur et nomade. Des ossements fossiles d'animaux ont été retrouvés à Saint-Aubin, certains étant visibles au musée de la ville d'Elbeuf. Si les restes humains sont très rares, l'existence de l'homme à ces âges reculés est démontrée par les produits de son industrie (hachette, silex ouvrés, bifaces).


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Le Néolithique

La naissance de l'agriculture
 A cette époque, le climat devient celui que nous connaissons, le terrain est couvert de bruyères et de broussailles. Les hommes vivent de la chasse et de la pêche. Cette population n'a cependant pas pu résister sur ce terrain ingrat que jusqu'au moment ou les incessants progrès de la civilisation eurent amené la connaissance des premières notions de l'agriculture : les nécessités de l'alimentation, si aléatoires à l'état sauvage, furent la cause première de la découverte de l'agriculture et de la culture des céréales. L'homme domestique les animaux et cultive les plantes pour ne plus dépendre des caprices de la nature et pour se faciliter l'existence. Ces nouvelles activités lui imposent de s'organiser en sociétés regroupées en villages où chacun a sa tâche. Le commerce et les échanges de matières premières se multiplient engendrant des échanges culturels (idées, techniques, mode de vie, coutumes) et des mélanges de populations.

L'évolution des modes de vie
Avec l'apparition de l'agriculture, la population se multiplie. Cette période, toujours sauvage, se caractérise par des instruments dont le polissage est plus fin. Les ouvrages dénotent parfois de beaucoup de goût et grâce au progrès constant, l'état social est relativement stable. A en juger par leurs habitudes, les demeures de ces peuplades étaient construites en bois et torchis. On ne retrouve pour témoigner de cette époque que quelques trous de poteaux qui nous renseignent sur les formes et les dimensions de leurs habitations. L'homme néolithique était aussi un bâtisseur : il élevait des menhirs (blocs de pierre debout) et des dolmens (allées couvertes) dont les vestiges sont encore visibles à Saint-Aubin : un dolmen (reste de sépulture mégalithique) au "Clos Brûlé" et un menhir au Tertre.
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Les découvertes archéologiques

C'est en 1878 qu'un habitant de Saint-Aubin terrassant son jardin découvrit quelques instruments taillés : outils, armes en silex et instruments en pierre en usage à cette époque : haches polies, hachettes, percuteurs, ciseaux, couteaux, perçoirs, broyeurs, etc. (musée d'Elbeuf). Des vestiges ont également été mis à jour en différents point de la commune : au Tertre, au Calvaire, au lotissement Bourlon, au site de l'Anguille, etc. Des tessons de céramique et un important volume de matériel lithique (pierres taillées ou polie) ont été découverts.
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  • L'époque préhistorique - En bref
    Les zones d'occupation humaine préhistorique suivent la courbe de la Seine. Les premiers habitants de Saint-Aubin, chasseurs, pêcheurs et cueilleurs, vivaient non loin du fleuve (pêche, eau potable, lieu de rassemblement des troupeaux) mais pas directement sur ses rives (risques d'inondation). L'installation en hauteur (Le Calvaire, Le Tertre) à l'époque du néolithique peut s'expliquer par une toute nouvelle préoccupation de l'homme : le développement des activités agro-pastorales ainsi que par un souci de protéger et défendre leurs biens.  Les techniques agricoles issues du néolithique vont peu évoluer jusqu'au XIXème siècle et la Révolution industrielle.
  • Consulter le dossier "Renaissance du Néolithique à Saint-Aubin-lès-Elbeuf" - Textes de l'exposition réalisée en mai 2003 par Marie Lefort et la Société d'Etudes Archéologiques de la Région Elbeuvienne (format pdf - 1,4Mo).
  • Sources - Bibliographie
    - SAINT-AUBIN JOUXTE-BOULLENG - H SAINT DENIS - 1888 (Recherches sur l'Age de Pierre à Saint-Aubin par M. J. Drouet)
    - S.E.A.R.E. Société d'Etudes Archéologiques de la Région Elbeuvienne (plans et photographies extraits de l'exposition "La Renaissance du Néolithique à Saint-Aubin-lès-Elbeuf" réalisée par la SEARE en mai 2003)
  • Quelques pistes pour en savoir plus   
    - La préhistoire en Haute-Normandie - Muséum de Rouen - Textes de François Bigot - Imprimerie municipale
    - De la préhistoire - Musée de Louviers
    - Derniers chasseurs, premiers agriculteurs - Muséum de Rouen - Textes de François Bigot - Imprimerie municipale - 1989/90
    - Les premiers chasseurs dans la vallée de Seine - Les dossiers d'archéologie - N°164 - octobre 1991
    - La vie des hommes de la Préhistoire - Editions Ouest France / Histoire - Brigitte et Gilles Delluc
    - S.E.A.R.E. - Société d'études Archéologiques de la Région Elbeuvienne : Activités : Etudes et recherches archéologiques depuis la préhistoire dans le respect des lois et règlements en vigueur dans des fins d'apport à la muséologie locale. Contact : Claude Lechevalier - Tél. 02 35 81 66 23 - lechevallier.claude@free.fr


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