Le renard roux

Portrait robot

 

Le renard, ce mal aimé

Renard : "Bête puante, maligne et rusée, qui vit de rapine". C'est ainsi que le dictionnaire de l'Académie Française de 1964 définit le renard roux, cet animal commun de nos bois et de nos champs.

Aujourd'hui, même si son image s’améliore, il reste encore le "voleur de poules".

Autrefois appelé Goupil, c'est le personnage central du Roman de Renard, recueil de contes écrits par différents auteurs. Ce roman eut un tel succès que progressivement, le nom du héros va se substituer à l'ancien.

Ni ange, ni démon, le renard a en fait le seul tort, comme tout prédateur, de s'attaquer de temps à autre à des proies dont l'homme se réserve seul le droit de disposer, s'attirant ainsi sa vindicte.

Le renard roux : un canidé qui a du chat

 Sa taille est proche de celle d'un grand chat (sa queue représentant le tiers de sa taille réelle) et ses pupilles sont fendues verticalement. De plus, avec sa technique de chasse, ses moustaches développées et sa capacité à grimper (il peut franchir des grillages de deux mètres), le renard se rapproche plus du chat que du chien.

Son territoire peut occuper de 30 à 500 hectares en fonction des milieux. La densité moyenne en Europe est de 1/KM2. Il peut parcourir 4 à 10 km par jour.

Il peut atteindre les 50 KM/heure en fuite.

 

Nom scientifique : Vulpes vulpes

 

Aire de répartition du renard roux

Introduit en Amérique du Nord et en Australie  par la chasse à courre.

 

Nourriture

Comme tout prédateur, le renard s'attaque en priorité aux animaux malades, blessés, affaiblis ou déficients, jouant en cela un rôle de régulateur sanitaire de la faune sauvage. Le renard est de fait un généraliste opportuniste qui s'adapte en fonction de l'offre de nourriture. Sa préférence va des petits rongeurs aux lapins mais il s'accommode aussi de fruits, d'œufs, de vers de terre, de batraciens, d'insectes... Enfin, il n'est pas rare de voir des individus ayant colonisé les zones suburbaines trouver dans les déchets ménagers un complément alimentaire. Il a été calculé que, en un an, chaque renard détruit plusieurs milliers de mulots et de campagnols régulant ainsi une prolifération incontrôlée de ces micromammifères.

 

Le  régime alimentaire du renard est très varié

Il s'abrite dans un terrier qu’il creuse lui même ou qu’il emprunte aux lapins ou aux blaireaux et qu’il modifie.

 

Habitat et territoire

Quand ils ne sont pas dérangés, les renards s'établissent sur un territoire bien délimité. Cet espace peut parfois être divisé en secteurs occupés par plusieurs animaux, un mâle et deux ou trois femelles en fonction du type d'habitat et des ressources alimentaires.

Chaque territoire comprend tout un réseau de coulées, que son occupant parcourt régulièrement lors de ses différents déplacements. Il délimite à intervalles réguliers les frontières de son canton en déposant aux points stratégiques des repères olfactifs avec son urine et ses défécations.

Sur un espace donné, il n'y a pas plus de renard que ne l'autorise leur besoin territorial.  Leur population se régule automatiquement  en fonction de leur territoire et de leurs ressources alimentaires.

Si des renards disparaissent sur un secteur, l'année suivante, d'autres jeunes viendront occuper l'espace libéré par les animaux tués.

En effet, il existe une population de renards nomades ou errants. Celle-ci est généralement constituée de jeunes venant de s'émanciper et cherchant à s'établir sur un territoire inoccupé.

Le renard s’adapte à des milieux très variés : campagne cultivée, broussailles, bois, parcs, côtes, landes, en plaine et en montagne (jusqu’à 2 500 m), dunes, faubourgs des villes où il y a des jardins et même au centre des agglomérations.

Dès que la proie quitte son abri souterrain, l'attaque est brève et le geste précis.

 

Chasse et nourriture

Redoutable observateur, le renard utilise les techniques de chasse les plus variées : l'approche, l'affut voire la poursuite de sa proie. Attentif au plus léger bruit, au moindre mouvement, humant le moindre effluve avec son odorat toujours en alerte, il est capable de déceler un petit rongeur dans sa galerie soit à l'odeur, soit à l'oreille.

Une fois celui-ci repéré, l'attaque est brève. Prenant appui sur ces pattes postérieures, le renard se redresse brusquement, les pattes antérieures repliées. D'un bond, il se propulse sur sa proie, puis la saisit entre les dents à la manière d'un chat. Bien qu'il chasse essentiellement de nuit ou au crépuscule, il est parfois possible de le voir "muloter" de la sorte en plein jour.

Le renard, voleur de poule

C'est essentiellement à l'époque de l'élevage des jeunes que le renard, et plus particulièrement les femelles, s'aventurent jusque dans les cours de fermes et les basses-cours pour rapporter de la nourriture à leur progéniture en pleine croissance. Malheureusement, quand le renard se trouve en présence d'une abondance de proies faciles, son instinct le pousse à "faire des réserves" et à tuer plus que ne le nécessiteraient ses besoins immédiats. C'est ce qu'on appelle le "surplus killing". On retrouve également ce comportement dans les périodes de lâcher de gibiers (perdrix, faisans..).

 

Casier judiciaire

Déjà condamné de nombreuses fois pour vol de poules, détournement de fromages, propagation de maladies, 
enlèvement d’enfants, …

     
 

Janvier: à la recherche de sa partenaire
Février : l’accouplement

Habituellement, c'est à partir de Noël et jusqu'à la fin du mois de février que le rut bat son plein. Le froid hivernal ne ralentit pas l'ardeur des mâles qui visitent inlassablement tous les terriers dans l'espoir d'y découvrir, sinon la femelle convoitée, du moins les effluves de son passage. Ils émettent alors de longs glapissements rauques ou de brefs aboiements qui résonnent dans les campagnes. Mais au delà de ces appels sonores, c'est essentiellement par signes olfactifs que le rapprochement des sexes s’effectue. C'est ainsi qu'il est possible de voir, parfois en plein jour, une femelle déambulant, la queue relevée suivi comme son ombre par plusieurs mâles. La prétendue monogamie des renards étant en effet loin d'être la règle.

 

 

Mars : le terrier

Le renard ne creuse qu'exceptionnellement son terrier lui même. Soit il s'accapare une ancienne galerie de blaireau, soit il aménage à sa taille celle d'un lapin de garenne.

L'agencement intérieur type comprend plusieurs pièces aux fonctions bien définies. La maire, sorte de poste d'observation, est située peu après l'entrée principale. Plus loin, une seconde pièce, la fosse, avec au moins une ou deux issues, sert à stocker les réserves alimentaires. Enfin, le donjon, ou l'accul, cavité arrondie, constitue l'habitation proprement dite.

Certains terriers, occupés depuis plusieurs générations peuvent devenir extrêmement ramifiés et comporter de multiples entrées et sorties. Dans ce cas, il n'est pas rare que plusieurs espèces cohabitent : renards, blaireaux, lapins de garenne ...

 
Si ces repaires constituent le lieu traditionnel de mise à bas des femelles, ils ne sont, en revanche, utilisés qu'épisodiquement par les mâles pour se protéger des leurs ennemis ou des intempéries. Le plus souvent, à la belle saison, presque plus aucun adulte ne les fréquente, le repos s'effectuant sous un abri quelconque voire à l'air libre.

 

Avril : les naissances 

Huit semaines à peine après l'accouplement, la femelle donne naissance à entre 3 et 6 petits, le plus souvent 4 ou 5. Au cours des premiers jours qui suivent la naissance, elle reste en permanence au terrier, car les petits ont besoin de la chaleur et du lait maternel. Durant cette période, la femelle sera ravitaillée par son compagnon, qui lui déposera la nourriture à l'entrée du gite. Ce comportement, de même que la participation des mâles au ravitaillement et à l'éducation des petits, n'est pas systématique. Au bout de quelques jours, la femelle va reprendre ses randonnées à la rechercher de nourriture. Elle reviendra régulièrement pour donnée la tétée aux jeunes renardeaux. L'allaitement dure environ un mois mais déjà vers la 3ème semaine, la mère régurgite de la nourriture. A mesure que les dents se développent, les renardeaux commencent à consommer de petites proies.

Mai : sortie des jeunes

Vers l'âge de 2 mois, ils délaissent la pénombre du terrier pour s'ébattre au soleil. C'est également à partir de ce moment que les jeunes vont apprendre à maîtriser les petites proies apportées vivantes. Au début de l'été, gagnant rapidement en assurance, ils partent en chasse sous la conduite de leur mère. Indépendants vers l'âge de 4 mois, ils revêtiront leur livrée d'adulte environ deux mois plus tard et atteindront la maturité sexuelle vers 10 à 12 mois.

 

Les abords du terrier familial constituent un terrain d'entrainement idéal pour les renardeaux.

 

La vie du renardeau

  • Naissance : poids de 100 à 110g; aveugles et sourds;

  • 2ème semaine : oreilles et yeux fonctionnels ; courtes excursions à l’intérieur du nid

  • 3ème semaine : la femelle commence à quitter le terrier

  • 4ème semaine : premières sorties; poids de 600 à 700g

  • 5ème semaine : premières recherches de nourriture ; jeux, poursuites, disputes

  • 6ème semaine : premiers bonds de capture

  • 7ème semaine : sevrage complet

  • 3ème mois : pelage adulte ainsi que museau et oreilles ; environ 2 kg ; 3 kg de nourriture par semaine ; les jeunes accompagnent les adultes sur le territoire

  • 4ème mois : les renardeaux pèsent près de 3 kg ; forte mortalité (route)

  • 5ème mois : taille adulte; autonomes ; jeux plus violents  dispersion étalée sur plusieurs mois

 Causes de mortalité

Espérance de vie en captivité : 15 à 20 ans. Dans la nature : entre 90 et 98 % n’atteignent pas 5 ans.

L’âge moyen d’une population de renard est entre 1 et 2 ans

 N°1 La chasse

 390 000 renards tirés + 70 000 piégés (chiffres déclarés)

En Haute-Normandie, le renard est classé nuisible. Il peut être chassé toute l’année. Méthodes de chasse autorisées :

  • Tir

  • Piégeage

  • Déterrage

N°2 la route

N°3 prédateurs et maladies

Loup, lynx, hibou grand-duc et aigle royal sont des prédateurs du renard dans les zones où ils sont présents.

En Haute-Normandie, il n’existe plus de prédateur naturel du renard. Le renard a rang de super prédateur.

Le renard est victime de nombreuses maladies qui souvent sont transmissibles à l’homme ou aux animaux domestiques :

  • la rage : elle est éradiquée chez le renard depuis 1998 en France grâce à la vaccination,

  • La gale : provoque de grave démangeaisons, la chute des poils et des blessures qui s’infectent et tuent l’animal.

  • l’échinococcose : les vers qui parasitent l’intestin du renard ne le rendent pas malade et ne le dérangent pas. Cette maladie est transmissible à l’homme et aux animaux domestiques. Pour l’homme, elle est classée dans les maladies très dangereuses (mais connue et traitée aujourd’hui).

 

 

 

Les zoonoses sont les maladies animales transmissibles à l’homme (cf. Dossier sur les zoonoses en Haute Normandie par l'AREHN)

Bibliographie

Le renard : Maurice Dupérat    Artemis edition

 

Merci à Reynald Vasselin ( Responsable du centre de soin du CHENE ) et ses complices Anne-Marie et Jean-Marie Hardouin pour les informations et les photos

 

Pour en savoir plus

Le renard :

 Le droit de la protection de la nature en France :

 

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